Pour les amoureux des livres
Nous lisons un ou deux livres par mois, suivi d’une rencontre / discussion sur celui-ci.
Notre grand objectif est de vivre une discussion enrichissante et plaisante, d’avancer dans notre pensée et de vivre un Bon moment !!!
C’est aussi une belle occasion pour créer de nouveaux liens sociaux et vivre des échanges amicaux autour de la lecture partagée.
Pour devenir membre du Club de lecture, vous pouvez transmettre votre demande à Monique Gagnon.
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Notre Club de lecture/ livres discutés en 2023-24
Nous avons terminé la deuxième année de notre Club de lecture.
Cette année, notre groupe s’est « installé » chez moi… ayant perdu notre salle à la Bibliothèque Paul-Aimée Paiement… Nous avons poursuivi nos discussions de façon riche et engagée et introduit une nouveauté. À chaque rencontre, nous discutions 2 livres pour permettre un choix, mais plusieurs des membres en ont profité pour lire les 2 livres. Un total de 19 livres!
Au début, nous avons choisi un thème : Bien vieillir et rester jeune, tout en avançant en âge. Quatre livres ont été discutés :
« Harold et Maud » de Colin Higgins
Harold, jeune homme riche, a une imagination délirante. Ses passe-temps favoris : rouler en corbillard et mettre en scène de faux suicides. Maude, elle, aime les cimetières, mais adore la vie. Elle pose nue pour un sculpteur qui travaille sur un bloc de glace, conduit sans permis, vole des voitures. Elle est pour Harold la femme idéale. Il y a un mais… Lui a dix-neuf ans, et elle soixante-dix-neuf !
Harold est un jeune homme à l’imagination débordante et… morbide; Maude, sa bien-aimée, est une « princesse de quatre-vingts ans », anticonformiste et pleine de vie. À la fois drôle et tendre, Harold et Maude est un hymne à la vie.
« Succesful aging » de Daniel J. Levitin
Démystifie l’idée que le vieillissement apporte inévitablement l’infirmité et le malheur et offre plutôt une mine de conseils pratiques et fondés sur des preuves pour vivre plus longtemps et mieux. Démystifie le mythe selon lequel la mémoire diminue toujours avec l’âge. Prouve que plus de soixante ans est une étape de développement unique et rester jeune. Nouvellement reconnue. Ce livre a servi de grille d’analyse pour notre discussion sur Bien vieillir et rester jeune.
« L’amant japonais » roman de Isabel Allende
Alma Belasco, toujours belle et pleine d’allant à 80 ans passés, décide de quitter la vaste demeure familiale de afin de s’installer dans une résidence pour personnes âgées des environs de San Francisco. Dans cette institution insolite où se croisent les personnes les plus fantasques, Alma se lie d’amitié avec Irina, une jeune infirmière moldave, qui cache derrière sa douceur et sa prévenance sans faille une blessure profonde et un passé qui continue de la hanter. Seth, le petit-fils d’Alma, tombe amoureux d’elle au premier regard et, au prétexte d’écrire une histoire de la famille, rend plus souvent visite à sa grand-mère, qui se prête avec espièglerie au jeu des souvenirs. Alma commence à raconter l’histoire de sa vie : sa fuite de Pologne dans les années 1930, son installation chez son oncle et sa tante, la profonde amitié qui la lie a son cousin Nathaniel et surtout son histoire d’amour avec Ichimei, le fils du jardinier et le compagnon de jeux de son enfance. Ce livre où l’on présente l’amour, possible à un grand âge, a représenté un coup de cœur pour plusieurs d’entre nous.
« 80, 90 et cent à l’heure » de Alexandre Sirois et Judith Lachapelle
Témoignages de 14 aînés remarquables, toujours très actifs à un âge avancé; ils ont encore des idées, des rêves et des projets d’avenir plein la tête. Ils ont suscité notre admiration et représentent de belles inspirations.
Les autres lectures ne se retrouvaient pas sous un thème précis.
« Le garçon en pyjama rayé » de John Boyn
Berlin 1942, Bruno a 9 ans, et vit avec ses parents et sa sœur dans une belle maison. Son père, un officier nazi, vient d’avoir une promotion et ils déménagent hors de Berlin. Bruno est triste de se retrouver loin de tout, dans une lugubre maison. De sa fenêtre, il peut voir des silhouettes d’hommes, de femmes et d’enfants, tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne veut lui expliquer qui ils sont.
« La vie en fuite » de John Boyn
L’auteur nous présente une suite de « Le garçon en pyjama rayé ». En 1946, trois ans après un événement tragique qui a fait voler leur vie en éclats, une mère et sa fille quittent la Pologne pour Paris. Honte et peur chevillées au corps, elles ne savent pas encore combien il est dur d’échapper au passé, on la suit jusqu’en 2022. La lecture de ces 2 livres ne peut nous laisser indifférents, une bouleversante et triste page d’histoire nous est rappelée…
« Que notre joie demeure » de Kevin Lambert
L’éblouissante Céline Wachowski, architecte de renommée internationale, dévoile enfin le Complexe Webuy, un projet ambitieux et structurant; surtout, le premier grand projet public qu’elle réalise pour Montréal, sa ville. Pourtant, les critiques de la population et de groupes militants ne tardent pas à fuser : on accuse Céline de détruire le tissu social, d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers, de péchés plus capitaux encore. L’architecte est prise dans la tourmente et sommée de réagir.
C’est la classe dirigeante que Kevin Lambert met en scène ici, fouillant la psyché de ces gens au sommet de leur discipline et qui pour la première fois de leur vie risquent de perdre pied.
Ce livre a suscité de nombreux commentaires et questions aux membres de notre club de lecture, mais sans provoquer de grands plaisirs…
« Une éducation » de Tara Westover
Tara Westover n’a jamais eu d’acte de naissance. Ni de dossier scolaire, car elle n’a jamais fréquenté une salle de classe. Pas de dossier médical non plus, parce que son père ne croyait pas en la médecine, mais à la Fin des temps. Enfant, elle a regardé son père mormon s’enfermer dans ses convictions, et son frère céder à la violence. Et, à seize ans, Tara décide de s’éduquer toute seule. Son combat pour la connaissance la mènera loin des montagnes de l’Idaho, au-delà des océans, d’un continent à l’autre, d’Harvard à Cambridge. C’est à ce moment seulement qu’elle se demande si elle n’est pas allée trop loin. Lui reste-t-il un moyen de renouer avec les siens ?
Une éducation est le récit d’une construction de soi, l’histoire d’une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture.
« Dix minutes, 38 secondes dans ce monde étrange » de Elif Shafa
Si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. En attendant que l’on retrouve son corps, jeté par ses meurtriers dans une poubelle, ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. C’est ainsi que la romancière Elif Shafak retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé et qu’elle nous raconte, à travers elle, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui.
« Ombres blanches » de Dominique Fortier
Dans ces pages sensibles et lumineuses, Dominique Fortier explore, à travers la poésie de Emily Dickinson, morte en 1886, le pouvoir mystérieux qu’exercent les livres sur nos vies, et sonde le caractère à la fois fragile et nécessaire de la littérature.
« L’homme-joie » de Christian Bobin
Quinze récits et une longue lettre à la femme aimée et perdue. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c’est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien.
Ces 2 lectures ont été une belle façon de s’initier à la poésie et pour plusieurs, de l’apprivoiser…
« Générosité » de Richard Powers
Thassa Amzwar, une jeune Algérienne dont les proches ont disparu après des émeutes en Kabylie, poursuit ses études à Chicago. Loin d’être une réfugiée traumatisée, c’est une jeune femme lumineuse, gaie, d’un optimisme à toute épreuve. Candace Weld, la psychologue de l’université, et Russell Stone, un de ses professeurs, tombent vite sous son charme, chacun à sa manière. Mais la propension au bonheur de Thassa attire bientôt l’attention de Thomas Kurton, ardent partisan des manipulations génétiques. Lorsque celui-ci découvre chez la jeune étudiante une disposition chromosomique particulière, peut-être à l’origine de son bien-être, il pense être en mesure d’isoler le gène du bonheur. Cette hypothèse éveille l’intérêt des médias, mais aussi des hommes politiques, de l’industrie pharmaceutique, et Thassa se retrouve sous les feux de la rampe…
« Plus loin que l’hiver » de Isabel Allende
Au cœur de la tempête de neige la plus terrible que Brooklyn ait connue de mémoire d’homme, Richard Bowmaster, professeur d’université sexagénaire et solitaire, heurte la voiture conduite par une jeune immigrée guatémaltèque sans papiers. Il est contraint d’appeler à l’aide sa voisine et collègue chilienne, Lucía Maraz. Le secret que leur révèle alors la jeune Evelyn Ortega les entraîne bientôt tous les trois dans une incroyable aventure. De confidences en révélations, Plus loin que l’hiver nous transporte de l’État de New York aux terrifiantes années 1970 au Chili, de la langoureuse Rio de Janeiro des années 1980 au règne actuel des passeurs mexicains, et une amitié inattendue voit le jour entre ces trois personnages que tout semblait pourtant séparer; une belle histoire multigénérationnelle d’amitié.
« Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens
Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. À l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…
« Ce que je sais de toi » de Éric Chacour
Dans le Caire des années 1980, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Entre son dispensaire et le prestigieux cabinet hérité de son père, Tarek n’a que peu de place pour se poser des questions. Mais la rencontre d’un être que tout semble éloigner de lui ébranlera son mariage, sa carrière et ses certitudes, ne lui laissant plus d’autre choix que l’exil. De la communauté levantine d’Égypte aux hivers montréalais, du règne de Nasser jusqu’à l’aube des années 2000, Tarek fuit, erre, et se souvient. Ce que je sais de toi brosse avec délicatesse, humour et sensibilité le portrait d’un clan déchiré et d’une société en pleine transformation.
« Qimmik » de Michel Jean
Récit en deux temps, d’abord celui d’Ève, jeune avocate qui entreprend de défendre un Inuit accusé du meurtre de deux policiers de la Sûreté du Québec. De l’autre, celui du couple formé par Saullu et Ulaajuk qui, quelques années auparavant, embrasse la vie sauvage, rude et silencieuse qu’offre la toundra. Entre eux, l’indispensable présence des qimmik, ces chiens « considéré[s] au même titre qu’un humain » et sans qui « beaucoup de choses deviennent impossibles ». Empruntant un sentier qu’il connaît bien, Michel Jean évoque en filigrane les transformations qu’ont subies les peuples du Nord lorsque les Blancs sont arrivés. L’écriture oscille entre la poésie, associée à la beauté qu’entretiennent les personnages avec la terre, et le ton didactique et froid, avec lequel il raconte l’histoire, notamment la chasse barbare des chiens par les policiers.
« Le cœur est un muscle involontaire » de Monique Proulx
Florence n’aime pas les écrivains, ces êtres névrosés, et encore moins leurs livres, ces choses corpulentes qui ne sont même pas vraies. Florence, par contre, aime Zéno, et Zéno, lui, aime Pierre Laliberté, ce romancier mythique dont personne n’a jamais aperçu le visage. Et c’est à cause de Zéno que Florence découvre un jour que Pierre Laliberté lui a volé la phrase la plus précieuse qu’on lui ait jamais dite. La voilà donc sur une piste pouvant la mener à cet imposteur qui pille la vie des autres pour construire ses livres. Ce roman, mené à la manière d’un polar, rend un superbe hommage à la littérature et à ceux qui la font.
« Une vie » de Simone Veil
Cette biographie de Simone Veil, née Jacob, relate la vie de cette femme politique française.
Elle est la fille cadette d’une famille juive, non pratiquante et foncièrement laïque. Arrêtée le 30 mars 1944, elle est internée dans le camp de Drancy, d’où elle est transférée le 13 avril au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, en compagnie de sa mère et sa sœur Madeleine. Transférées à Bobrek, elles participent dans la marche de la mort jusqu’au camp de Bergen-Belsen, où sa mère meurt du typhus. Quand Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945, elle a perdu son père, sa mère, son frère. On en apprend sur cette enfance chargée de drame, mais le livre porte davantage sur ses années en politique. Le système français étant fort différent du nôtre, l’intérêt se perd dans tout ce dédale administratif et politique. Il reste que c’est extraordinaire de voir tout ce que cette femme a vécu et relevé comme défi!!! Elle est décédée le 30 juin 2017 à l’âge de 89 ans.
« Triste tigre » de Neige Sinno
Alpes, dans les années 1990. La narratrice, prénommée Neige, est violée régulièrement par son beau-père. En 2000, elle et sa mère portent plainte et l’homme est condamné à neuf ans de prison. À travers ce récit fictionnel, l’auteure relate ce qu’elle a subi et explore les moyens de dire le traumatisme. Elle met le projecteur sur le pouvoir, mais aussi l’impuissance de la littérature pour raconter l’inceste et le viol.
Nous avons conclu la saison en table ronde à l’Arpidrome en formule d’été de 4 à 6 en espérant trouver une belle salle pour la prochaine saison.
Bonne lecture!
Monique Gagnon, Les Retraités flyés