
Pour les amoureux des livres
Nous lisons un ou deux livres par mois, suivi d’une rencontre / discussion sur celui-ci.
Notre grand objectif est de vivre une discussion enrichissante et plaisante, d’avancer dans notre pensée et de vivre un Bon moment !!!
C’est aussi une belle occasion pour créer de nouveaux liens sociaux et vivre des échanges amicaux autour de la lecture partagée.
Pour devenir membre du Club de lecture, vous pouvez transmettre votre demande à Monique Gagnon.
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Notre Club de lecture/ livres discutés en 2024-25
Nous avons déjà terminé la troisième année de notre Club de lecture! Maintenant que nous sommes Organisme reconnu à la ville de Québec nous profitons d’une belle salle fenestrée, très claire et lumineuse. Nos discussions se poursuivent de façon riche, engagée et voici un aperçu des 20 livres qui pourraient vous inspirer vous aussi. Le comité « fondateur » avait préalablement identifié quelques thèmes à suggérer pour guider les discussions : le roman policier, la guérison/reconstruction, la poésie, les auteurs ayant gagné un prix littéraire…
En septembre on fait toujours une entrée en douceur et chaque membre présente une lecture bien appréciée, effectuée pendant l’été; les mois suivants on aborde un des thèmes identifiés.
« Je me souviens » de Martin Michaud
Victor Lessard, un enquêteur de la section des crimes majeurs, enquête sur une affaire sans fond avec sa déroutante partenaire Jacinthe Taillons et « Le Kid », Loïc Blouin-Dubois. Cette mystérieuse enquête mène à des histoires inconnues graves. Le tueur, laissant d’incalculables indices, tente de faire comprendre un message, mais lequel? Avec de mystérieux indices et le délicat passé de Victor Lessard, cette enquête prend une tournure intense.
« L’enfant allemand » de Camilla Läckberg
La jeune Erica Falck a déjà une longue expérience du crime. Quant à Patrick Hedström, l’inspecteur qu’elle vient d’épouser, il a échappé de peu à la mort, et tous deux savent que le mal peut surgir n’importe où. Tandis qu’elle entreprend des recherches sur cette mère qu’elle regrette de ne pas avoir mieux connue et dont elle n’a jamais vraiment compris la froideur, Erica découvre, en fouillant son grenier, les carnets d’un journal intime et, enveloppée dans une petite brassière maculée de sang, une ancienne médaille ornée d’une croix gammée. Pourquoi sa mère, qui avait laissé si peu de choses, avait-elle conservé un tel objet ? Voulant en savoir plus, elle entre en contact avec un vieux professeur d’histoire à la retraite. L’homme a un comportement bizarre et se montre élusif. Deux jours plus tard, il est sauvagement assassiné…
« Les femmes du bout du monde » de Mélissa Da Costa
À la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans la région isolée des Catlins, au cœur d’une nature sauvage, vivent Autumn et sa fille Milly. Sur ce dernier bastion de terre avant l’océan Austral et le pôle Sud, elles gèrent le camping Mutunga o te ao, le bout du monde en maori. Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu’au jour où débarque Flore, une jeune parisienne en quête de rédemption… Hantées par le passé, mais bercées par les vents et les légendes maories, ces trois femmes apprendront à se connaître, se pardonner et s’aimer. Coup de cœur de Doris ♥️♥️
« La sentence » de Louise Erdrich
« Quand j’étais en prison, j’ai reçu un dictionnaire. Accompagné d’un petit mot : Voici le livre que j’emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m’en ferait parvenir d’autres, mais elle savait que celui-là s’avérerait d’un recours inépuisable. C’est le terme « sentence » que j’y ai cherché en premier. J’avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d’emprisonnement.
Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d’origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s’épanouit dans ce travail. Jusqu’à ce que l’esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages (prix Pulitzer 2021) Coup de cœur pour Francine ♥️♥️
« Train de nuit pour Lisbonne » de Pascal Mercier
Une femme penchée sur le parapet d’un pont. Un matin à Berne, sous une pluie battante. Le livre, découvert par hasard, d’un poète portugais, Amadeu de Prado. Ces deux rencontres bouleversent la vie du sage et très érudit professeur Raimond Gregorius. Au milieu d’un cours de latin, soudain il se lève et s’en va.
Il prend le premier train de nuit pour Lisbonne, tournant le dos à son existence antipoétique et sans savoir ce que vont lui révéler la beauté étrangère de Lisbonne et le livre d’Amadeu.
Fascinée par les profondeurs que ce texte lui ouvre sur l’amour, l’amitié, le courage et la mort. Il veut savoir qui était Amadeu de Prado et il rencontre des gens qui ont connu Amadeu. Leurs témoignages convergent vers cet homme et cernent en même temps la personnalité de Gregorius : “ coupable “ d’avoir trop peu osé. Un grand roman européen qui sonde les multiples territoires de l’âme et de la conscience de soi. Coup de cœur de Jacinthe et de plusieurs membres qui étaient allés au Portugal ou se préparaient à y aller. ♥️♥️
« Ou vivaient les gens heureux » de Joyce Ménard
Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants: la secrète Alison, l’optimiste Ursula et le doux Toby.
Comblée, Eleanor vit l’accomplissement d’un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d’imagination, lui offre des joies inespérées. Et si entre Cam et Eleanor la passion n’est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important: leur famille. Jusqu’au jour où survient un terrible accident…
Joyce Maynard interroge: jusqu’où une femme peut-elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. Son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable.
« S’adapter » de Clara Dupont
C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, x, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent. Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires. (Prix Fémina du roman français 2021)
Livres de la poète Hélène Dorion
« Mes forêts » Recueil de poèmes
Hélène Dorion, première Québécoise vivante au programme du Baccalauréat, vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. À travers cette expérience immersive dans la forêt des mots, elle nous invite à traverser les paysages pour aller vers « ce que l’on nomme humanité ».
En supplément, un dossier consacré à la poésie, la nature et l’intime, pour élargir les horizons du lecteur et lui donner envie de poursuivre le voyage.
Et « Pas même le bruit d’un fleuve » Récit poétique
Quand Hanna découvre, parmi les effets de sa mère récemment décédée, des carnets, photographies et coupures de journaux, elle décide de descendre le cours du fleuve jusqu’à Kamouraska pour tenter de trouver le fil qui rattachera son histoire à celle de Simone, cette femme silencieuse, absente de sa propre vie.
Remontant le siècle, le long du Saint-Laurent, de Montréal à Pointe-au-Père, suivant des marées parfois cruelles, Hanna retrouvera la trace du premier amour de sa mère et retournera jusqu’en 1914, au moment du naufrage de l’Empress of Ireland. Elle apprendra qu’une catastrophe forme le tronc de tragédies intimes qui traversent les générations et que les survivants sont parfois les vrais naufragés. Sur cette route qui la conduit vers elle-même, elle pourra compter sur la force de l’art et de l’amitié pour éclairer sa quête. La poésie gonflant ses voiles, pas même le bruit d’un fleuve emporte dans son sillage son lot de révélations, de miracles et de mystères. Coup de cœur de plusieurs membres ♥️♥️♥️
« Le jeune homme » de Annie Ernaux
En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu’elle. Une expérience qui la fit redevenir, l’espace de plusieurs mois, la « fille scandaleuse » de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.
Ce texte est une clé pour lire l’œuvre d’Annie Ernaux – son rapport au temps et à l’écriture.
« Les vaisseaux du cœur » de Benoîte Groulx
Qui saura, entre homme et femme, inventer une passion qui ne s’use pas ? Qui saura, malgré le temps qui passe, préserver les belles amours de leurs disgrâces quotidiennes ? Tel est, au fond, le secret de ces deux êtres que tout sépare, mais que d’intenses ferveurs rapprochent. Lui, c’est un marin breton, elle est une intellectuelle parisienne. Ils ne se ressemblent guère, un monde d’usages ou de convenances aurait dû les rendre étrangers l’un à l’autre.
De complicités en étreintes, de brèves rencontres en rendez-vous lointains, le destin va leur offrir une liaison improbable et souveraine. Quelques jours, quelques semaines dispersées tout au long de la vie seront les seules et brûlantes étapes d’une histoire qui commence sur la peau et se prolonge dans le cœur.
À travers cette passion, toute de tendresse et de sensualité, Benoîte Groult a voulu faire le portrait d’un amour glorieux et d’une femme libre, elle donne à vivre le roman d’un désir toujours et miraculeusement intact.
« Les chaussures italiennes » de Henning Mankell
À soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.
Le temps de deux solstices d’hiver et d’un superbe solstice d’été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l’amour et la rédemption.
« Ceci n’est pas un fait divers » de Philippe Besson
Ils sont frère et sœur. Quand l’histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant :
« Papa vient de tuer maman. »
Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d’un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre. Ce livre s’est aussi mérité un coup, un coup de cœur. ♥️♥️
« Femme caméléon » de Mélissa Perron
« Vous êtes une femme autiste. Je n’ai aucun doute là-dessus. » À 38 ans, lorsqu’elle entend ces mots prononcés par la psychologue, Mélissa Perron fond en larmes. Ce n’est pas seulement un diagnostic qui vient d’être posé, c’est un billet pour une nouvelle vie après des années d’errance médicale. Sa quête est enfin terminée.
Dans Femme caméléon, l’autrice et illustratrice raconte son périple dans les profondeurs de son enfance vécue comme « dans un aquarium déposé dans la mer » jusqu’à sa remontée à la surface, à l’âge adulte, quand elle découvre que sa différence porte un nom. Ce récit illustré troublant de vulnérabilité est destiné à toutes les femmes caméléons qui camouflent leurs vraies couleurs pour survivre parmi les autres, et à ceux qui les côtoient. Plusieurs membres ont apprécié ses mots bien choisis et ses illustrations. ♥️♥️
La même auteure a également écrit des romans, en voici 3 biens charmants « Promets-moi un printemps, » « Belle comme le fleuve » et « Au gré des Perséides » où nous accompagnons son personnage Fabienne, très attachante. Michelle et plusieurs ont eu un coup de cœur pour « Belle comme le fleuve » ♥️ et pour moi qui ai lu les trois, je voulais à la fin, devenir amie avec Fabienne, peut-être que vous voudrez faire comme moi, je recommande! ♥️♥️
« La sensation émouvante d’être vivant » de Régis Carlo
Un vibrant hommage à la spiritualité laïque, où l’ouverture à l’autre et le partage permettent de ralentir et d’apprendre à vivre. Explorer la voie du cœur, de l’âme, et saisir la chance de vivre, c’est oser découvrir une vérité intérieure à travers cette union si intime à soi, aux autres, à la nature. C’est ce risque que Régis Carlo a pris et continue de prendre chaque jour pour habiter le monde en poète, en philosophe, en rêveur.
Derrière les masques de l’ego, que cachons-nous ? Qui sommes-nous vraiment au-delà de l’image que nous projetons et qui fait écran entre nous et les autres ? En creusant ces questions, et par la grâce de rencontres capitales avec des êtres qui cherchent eux aussi à transcender la condition humaine par la méditation ou l’écriture, Régis Carlo nous invite à le suivre sur le chemin d’une vie plus simple, plus vraie, qui serait faite de découvertes, d’émotions, d’unions à plus vaste que soi.
« Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires se révèlent lumineuses.
Après l’émotion et le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin nous fait partager l’histoire intense d’une femme qui, malgré les épreuves, croit obstinément au bonheur. Avec ce talent si rare de rendre l’ordinaire exceptionnel, Valérie Perrin crée autour de cette fée du quotidien un monde plein de poésie et d’humanité. Un hymne au merveilleux des choses simples. Coup de cœur pour plusieurs ♥️♥️♥️
« Les gratitudes » de Delphine De Vigan
« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. Et la peur de mourir. Cela fait partie de mon métier. Mais ce qui continue de m’étonner, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte qui ne s’efface pas.
Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent: Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.
Plusieurs membres ont apprécié l’humanité sentie dans cette belle et triste histoire. ♥️♥️ Lucie a eu un coup de cœur. ♥️
Monique Gagnon
Pour les Retraités flyés
Notre Club de lecture/ livres discutés en 2023-24
Nous avons terminé la deuxième année de notre Club de lecture.
Cette année, notre groupe s’est « installé » chez moi… ayant perdu notre salle à la Bibliothèque Paul-Aimée Paiement… Nous avons poursuivi nos discussions de façon riche et engagée et introduit une nouveauté. À chaque rencontre, nous discutions 2 livres pour permettre un choix, mais plusieurs des membres en ont profité pour lire les 2 livres. Un total de 19 livres!
Au début, nous avons choisi un thème : Bien vieillir et rester jeune, tout en avançant en âge. Quatre livres ont été discutés :
« Harold et Maud » de Colin Higgins
Harold, jeune homme riche, a une imagination délirante. Ses passe-temps favoris : rouler en corbillard et mettre en scène de faux suicides. Maude, elle, aime les cimetières, mais adore la vie. Elle pose nue pour un sculpteur qui travaille sur un bloc de glace, conduit sans permis, vole des voitures. Elle est pour Harold la femme idéale. Il y a un mais… Lui a dix-neuf ans, et elle soixante-dix-neuf !
Harold est un jeune homme à l’imagination débordante et… morbide; Maude, sa bien-aimée, est une « princesse de quatre-vingts ans », anticonformiste et pleine de vie. À la fois drôle et tendre, Harold et Maude est un hymne à la vie.
« Succesful aging » de Daniel J. Levitin
Démystifie l’idée que le vieillissement apporte inévitablement l’infirmité et le malheur et offre plutôt une mine de conseils pratiques et fondés sur des preuves pour vivre plus longtemps et mieux. Démystifie le mythe selon lequel la mémoire diminue toujours avec l’âge. Prouve que plus de soixante ans est une étape de développement unique et rester jeune. Nouvellement reconnue. Ce livre a servi de grille d’analyse pour notre discussion sur Bien vieillir et rester jeune.
« L’amant japonais » roman de Isabel Allende
Alma Belasco, toujours belle et pleine d’allant à 80 ans passés, décide de quitter la vaste demeure familiale de afin de s’installer dans une résidence pour personnes âgées des environs de San Francisco. Dans cette institution insolite où se croisent les personnes les plus fantasques, Alma se lie d’amitié avec Irina, une jeune infirmière moldave, qui cache derrière sa douceur et sa prévenance sans faille une blessure profonde et un passé qui continue de la hanter. Seth, le petit-fils d’Alma, tombe amoureux d’elle au premier regard et, au prétexte d’écrire une histoire de la famille, rend plus souvent visite à sa grand-mère, qui se prête avec espièglerie au jeu des souvenirs. Alma commence à raconter l’histoire de sa vie : sa fuite de Pologne dans les années 1930, son installation chez son oncle et sa tante, la profonde amitié qui la lie a son cousin Nathaniel et surtout son histoire d’amour avec Ichimei, le fils du jardinier et le compagnon de jeux de son enfance. Ce livre où l’on présente l’amour, possible à un grand âge, a représenté un coup de cœur pour plusieurs d’entre nous.
« 80, 90 et cent à l’heure » de Alexandre Sirois et Judith Lachapelle
Témoignages de 14 aînés remarquables, toujours très actifs à un âge avancé; ils ont encore des idées, des rêves et des projets d’avenir plein la tête. Ils ont suscité notre admiration et représentent de belles inspirations.
Les autres lectures ne se retrouvaient pas sous un thème précis.
« Le garçon en pyjama rayé » de John Boyn
Berlin 1942, Bruno a 9 ans, et vit avec ses parents et sa sœur dans une belle maison. Son père, un officier nazi, vient d’avoir une promotion et ils déménagent hors de Berlin. Bruno est triste de se retrouver loin de tout, dans une lugubre maison. De sa fenêtre, il peut voir des silhouettes d’hommes, de femmes et d’enfants, tous vêtus de pyjamas rayés. Personne ne veut lui expliquer qui ils sont.
« La vie en fuite » de John Boyn
L’auteur nous présente une suite de « Le garçon en pyjama rayé ». En 1946, trois ans après un événement tragique qui a fait voler leur vie en éclats, une mère et sa fille quittent la Pologne pour Paris. Honte et peur chevillées au corps, elles ne savent pas encore combien il est dur d’échapper au passé, on la suit jusqu’en 2022. La lecture de ces 2 livres ne peut nous laisser indifférents, une bouleversante et triste page d’histoire nous est rappelée…
« Que notre joie demeure » de Kevin Lambert
L’éblouissante Céline Wachowski, architecte de renommée internationale, dévoile enfin le Complexe Webuy, un projet ambitieux et structurant; surtout, le premier grand projet public qu’elle réalise pour Montréal, sa ville. Pourtant, les critiques de la population et de groupes militants ne tardent pas à fuser : on accuse Céline de détruire le tissu social, d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers, de péchés plus capitaux encore. L’architecte est prise dans la tourmente et sommée de réagir.
C’est la classe dirigeante que Kevin Lambert met en scène ici, fouillant la psyché de ces gens au sommet de leur discipline et qui pour la première fois de leur vie risquent de perdre pied.
Ce livre a suscité de nombreux commentaires et questions aux membres de notre club de lecture, mais sans provoquer de grands plaisirs…
« Une éducation » de Tara Westover
Tara Westover n’a jamais eu d’acte de naissance. Ni de dossier scolaire, car elle n’a jamais fréquenté une salle de classe. Pas de dossier médical non plus, parce que son père ne croyait pas en la médecine, mais à la Fin des temps. Enfant, elle a regardé son père mormon s’enfermer dans ses convictions, et son frère céder à la violence. Et, à seize ans, Tara décide de s’éduquer toute seule. Son combat pour la connaissance la mènera loin des montagnes de l’Idaho, au-delà des océans, d’un continent à l’autre, d’Harvard à Cambridge. C’est à ce moment seulement qu’elle se demande si elle n’est pas allée trop loin. Lui reste-t-il un moyen de renouer avec les siens ?
Une éducation est le récit d’une construction de soi, l’histoire d’une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture.
« Dix minutes, 38 secondes dans ce monde étrange » de Elif Shafa
Si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. En attendant que l’on retrouve son corps, jeté par ses meurtriers dans une poubelle, ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. C’est ainsi que la romancière Elif Shafak retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé et qu’elle nous raconte, à travers elle, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui.
« Ombres blanches » de Dominique Fortier
Dans ces pages sensibles et lumineuses, Dominique Fortier explore, à travers la poésie de Emily Dickinson, morte en 1886, le pouvoir mystérieux qu’exercent les livres sur nos vies, et sonde le caractère à la fois fragile et nécessaire de la littérature.
« L’homme-joie » de Christian Bobin
Quinze récits et une longue lettre à la femme aimée et perdue. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c’est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien.
Ces 2 lectures ont été une belle façon de s’initier à la poésie et pour plusieurs, de l’apprivoiser…
« Générosité » de Richard Powers
Thassa Amzwar, une jeune Algérienne dont les proches ont disparu après des émeutes en Kabylie, poursuit ses études à Chicago. Loin d’être une réfugiée traumatisée, c’est une jeune femme lumineuse, gaie, d’un optimisme à toute épreuve. Candace Weld, la psychologue de l’université, et Russell Stone, un de ses professeurs, tombent vite sous son charme, chacun à sa manière. Mais la propension au bonheur de Thassa attire bientôt l’attention de Thomas Kurton, ardent partisan des manipulations génétiques. Lorsque celui-ci découvre chez la jeune étudiante une disposition chromosomique particulière, peut-être à l’origine de son bien-être, il pense être en mesure d’isoler le gène du bonheur. Cette hypothèse éveille l’intérêt des médias, mais aussi des hommes politiques, de l’industrie pharmaceutique, et Thassa se retrouve sous les feux de la rampe…
« Plus loin que l’hiver » de Isabel Allende
Au cœur de la tempête de neige la plus terrible que Brooklyn ait connue de mémoire d’homme, Richard Bowmaster, professeur d’université sexagénaire et solitaire, heurte la voiture conduite par une jeune immigrée guatémaltèque sans papiers. Il est contraint d’appeler à l’aide sa voisine et collègue chilienne, Lucía Maraz. Le secret que leur révèle alors la jeune Evelyn Ortega les entraîne bientôt tous les trois dans une incroyable aventure. De confidences en révélations, Plus loin que l’hiver nous transporte de l’État de New York aux terrifiantes années 1970 au Chili, de la langoureuse Rio de Janeiro des années 1980 au règne actuel des passeurs mexicains, et une amitié inattendue voit le jour entre ces trois personnages que tout semblait pourtant séparer; une belle histoire multigénérationnelle d’amitié.
« Là où chantent les écrevisses » de Delia Owens
Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent. À l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…
« Ce que je sais de toi » de Éric Chacour
Dans le Caire des années 1980, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Entre son dispensaire et le prestigieux cabinet hérité de son père, Tarek n’a que peu de place pour se poser des questions. Mais la rencontre d’un être que tout semble éloigner de lui ébranlera son mariage, sa carrière et ses certitudes, ne lui laissant plus d’autre choix que l’exil. De la communauté levantine d’Égypte aux hivers montréalais, du règne de Nasser jusqu’à l’aube des années 2000, Tarek fuit, erre, et se souvient. Ce que je sais de toi brosse avec délicatesse, humour et sensibilité le portrait d’un clan déchiré et d’une société en pleine transformation.
« Qimmik » de Michel Jean
Récit en deux temps, d’abord celui d’Ève, jeune avocate qui entreprend de défendre un Inuit accusé du meurtre de deux policiers de la Sûreté du Québec. De l’autre, celui du couple formé par Saullu et Ulaajuk qui, quelques années auparavant, embrasse la vie sauvage, rude et silencieuse qu’offre la toundra. Entre eux, l’indispensable présence des qimmik, ces chiens « considéré[s] au même titre qu’un humain » et sans qui « beaucoup de choses deviennent impossibles ». Empruntant un sentier qu’il connaît bien, Michel Jean évoque en filigrane les transformations qu’ont subies les peuples du Nord lorsque les Blancs sont arrivés. L’écriture oscille entre la poésie, associée à la beauté qu’entretiennent les personnages avec la terre, et le ton didactique et froid, avec lequel il raconte l’histoire, notamment la chasse barbare des chiens par les policiers.
« Le cœur est un muscle involontaire » de Monique Proulx
Florence n’aime pas les écrivains, ces êtres névrosés, et encore moins leurs livres, ces choses corpulentes qui ne sont même pas vraies. Florence, par contre, aime Zéno, et Zéno, lui, aime Pierre Laliberté, ce romancier mythique dont personne n’a jamais aperçu le visage. Et c’est à cause de Zéno que Florence découvre un jour que Pierre Laliberté lui a volé la phrase la plus précieuse qu’on lui ait jamais dite. La voilà donc sur une piste pouvant la mener à cet imposteur qui pille la vie des autres pour construire ses livres. Ce roman, mené à la manière d’un polar, rend un superbe hommage à la littérature et à ceux qui la font.
« Une vie » de Simone Veil
Cette biographie de Simone Veil, née Jacob, relate la vie de cette femme politique française.
Elle est la fille cadette d’une famille juive, non pratiquante et foncièrement laïque. Arrêtée le 30 mars 1944, elle est internée dans le camp de Drancy, d’où elle est transférée le 13 avril au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, en compagnie de sa mère et sa sœur Madeleine. Transférées à Bobrek, elles participent dans la marche de la mort jusqu’au camp de Bergen-Belsen, où sa mère meurt du typhus. Quand Bergen-Belsen est libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945, elle a perdu son père, sa mère, son frère. On en apprend sur cette enfance chargée de drame, mais le livre porte davantage sur ses années en politique. Le système français étant fort différent du nôtre, l’intérêt se perd dans tout ce dédale administratif et politique. Il reste que c’est extraordinaire de voir tout ce que cette femme a vécu et relevé comme défi!!! Elle est décédée le 30 juin 2017 à l’âge de 89 ans.
« Triste tigre » de Neige Sinno
Alpes, dans les années 1990. La narratrice, prénommée Neige, est violée régulièrement par son beau-père. En 2000, elle et sa mère portent plainte et l’homme est condamné à neuf ans de prison. À travers ce récit fictionnel, l’auteure relate ce qu’elle a subi et explore les moyens de dire le traumatisme. Elle met le projecteur sur le pouvoir, mais aussi l’impuissance de la littérature pour raconter l’inceste et le viol.
Nous avons conclu la saison en table ronde à l’Arpidrome en formule d’été de 4 à 6 en espérant trouver une belle salle pour la prochaine saison.
Bonne lecture!
Monique Gagnon, Les Retraités flyés