Aller aux sources de la mémoire !

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En ce 23 octobre, nous avons eu l’immense privilège d’accueillir la Docteure Sylvie Belleville, Professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal, Directrice du Centre de recherche de l’Institut Universitaire de Gériatrie de Montréal et Directrice du Consortium pour l’identification précoce de la maladie d’Alzheimer ( CIMA-Q ).

La docteure Belleville nous dit d’abord que la mémoire est un organe mystérieux et complexe. Pourtant, c’est la mémoire qui définit notre identité et qui nous permet d’être adapté au monde changeant qui nous entoure.

La mémoire est une priorité de santé pour 88% des femmes de plus de 65 ans, un peu moins pour les hommes qui priorisent la mobilité. Pourtant c’est un des sujets qui reçoit le moins d’attention de la part des médecins. Ils devraient y être plus attentifs.

Il y a plusieurs sortes de mémoires, en voici quelques-unes :

– mémoire de travail : choses qu’on retient pendant quelques secondes, numéros de téléphone, calcul mental, prendre des notes en écoutant, et qu’on oublie peu de temps après. En vieillissant, on a plus de difficultés dans le multitâche. La mémoire commence à décliner quand on est jeune, mais très très graduellement, et il y a une limite aux tâches qu’on peut accomplir en même temps.

–  mémoire épisodique : on se souvient d’événements marquants dans notre vie, par exemple on se souvient toujours de ce qui s’est passé le jour de notre mariage, et il y  le souvenir du savoir. Mais pourquoi oublie-t-on? Il est essentiel d’oublier nous dit-elle, avec le temps, il y a affaiblissement de la trace, l’information a pu être mal encodée, il y a des interférences – trop d’informations similaires.

Est-ce que la mémoire est fidèle : elle n’est ni fidèle ni active, c’est un processus de reconstruction, on modifie et on change des choses selon ce qu’on est, ex. deux personnes ne raconteront pas de la même façon un même événement.

– mémoire sémantique : faire du vélo, apprendre à jouer du piano, à utiliser son iPad. Ce type de mémoire change peu avec l’âge. La connaissance est organisée en réseau et en vieillissant, les réseaux s’enrichissent. Les connaissances s’enrichissent aussi et il est plus facile de juger de situations complexes.  Les meilleures juges sont souvent âgés.

Mais il y a pour nous un message d’espoir vis-à-vis la perte de mémoire dont on a tous peur en vieillissant. La mémoire est plastique et peut s’améliorer. Certaines personnes peuvent avoir la maladie d’Alzheimer et n’avoir aucun symptôme. Qu’on en commun ces personnes? Certaines ont plus de neurones, plus de réseaux efficaces. Elles sont scolarisées, ont des hobbies intellectuellement stimulants, un métier stimulant, une vie sociale active et sont physiquement actives. 50% des cas d’Alzheimer s’expliquent par des facteurs modifiables et 19% de l’activité cognitive. Il y a aussi des facteurs qui exposent plus à la maladie, risques vasculaires, diabète, un cholestérol élevé, le tabagisme et l’inactivité. Comme longtemps les femmes ont été moins scolarisées que les hommes, il y a plus de femmes qui en sont atteintes.

La mémoire a ses ennemis : le stress, la dépression, la fatigue, le manque de sommeil, l’apnée du sommeil, l’alcool en trop grande quantité, certains médicaments, etc….

Elle a aussi ses amis : l’activité intellectuelle, le bilinguisme, le contrôle des risques cardiaques, un bon réseau social, l’activité physique, la diète méditerranéenne,  nourriture saine et variée.

Pour travailler sa mémoire, il faut canaliser son attention, être davantage conscient de ce qu’on fait et faire une seule chose à la fois.

– faire des liens avec du connu, des souvenirs, de l’imagerie visuelle, regrouper l’information,  faire des listes d’achat par thèmes, apprendre par étape, ex. rencontre d’une personne avec un nom difficile à retenir, répéter le nom plusieurs fois au cours de la conversation.

– se faciliter la vie : agenda bien organisé et le consulter souvent, un calepin près du téléphone, mettre des indices de choses à faire, mots sur le frigo…

– alterner les activités au cours de la semaine, ne pas faire que du sudoku par exemple ou des mots croisés, varier les activités.

– profiter des programmes de stimulation cognitive, entraîner la mémoire augmente la capacité cognitive, faire des activités intellectuelles, se construire une réserve, le cerveau est très plastique.

Merci Docteure Belleville pour ce message d’espoir !

Lien vers la 2ème conférence de Sylvie Belleville: « Quand la mémoire fait défaut! »

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